Appel à communication — Conférence “MeSSH 2026”
Conférence pour les méthodes en sciences sociales et humanités - édition 2026
9 et 10 Juillet 2026
Campus Condorcet - Centre des Colloques (Aubervilliers, France)
Les transformations numériques affectent en profondeur les pratiques de recherche en sciences humaines et sociales (SHS). L’accès massif à des corpus hétérogènes, la montée en puissance des méthodes computationnelles, des moyens de calcul, la généralisation des infrastructures de données ou encore la diffusion d’outils collaboratifs transforment les manières de capter, produire, analyser et partager les savoirs. Ces transformations permettent tant de constituer de nouvelles méthodologies de recherche que de contribuer au développement des approches plus classiques.
Organisée par les infrastructures de recherche (IR*) Huma-Num et Progedo ainsi que par l’Humathèque du Campus Condorcet, la conférence “MeSSH 2026” propose un espace d’échange et de réflexion consacré à l’ensemble des enjeux méthodologiques aujourd’hui pertinents pour les SHS. Elle vise à rassembler l’ensemble de la communauté scientifique — chercheurs, doctorants, ingénieurs, professionnels de la documentation et du patrimoine.
L’objectif de cet événement est double :
contribuer à la structuration des communautés travaillant sur les méthodes, outils et infrastructures en SHS.
Thématiques
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Neuf thématiques sont proposées et structurent l’appel à contribution détaillé ensuite :
Thématiques Coordinatrices et coordinateurs
Données du web et réseaux sociaux Christine Barats, Valérie Beaudouin,
Sophie Gebeil
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Entretiens et observations Monica Heintz, Guillaume Garcia
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Méthodes mixtes Cyril Benoit, Valentin Brunel
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Numériser, représenter, simuler Xavier Granier, Livio de Luca
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Patrimoine et création artistique Géraldine David, Xavier Jacques-Jourion,
Sara Lammens, Kim Oosterlinck,
Anne-Sophie Radermecker
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Son, image et données géo-référencées Julien Schuh, Marion Maisonobe
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Sondages et expérimentations Pierre Mercklé, Solenne Roux
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Statistiques et inférence causale Jean Lacroix, Sophie Panel
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Texte et langue Céline Poudat, Anne-Marie Turcan
Modalités de soumission
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Les propositions de communication se font entièrement en ligne, sur la plateforme sciencesconf dédiée :
https://messh26.sciencesconf.org/.
Après vous êtes connectés avec vos identifiants sur la plateforme sciencesconf, votre proposition devra comprendre :
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un titre
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un résumé (800 mots max.)
- le choix de l’une des neuf thématiques proposées (des réaffectations seront possibles ultérieurement)
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la langue du texte de votre contribution (français ou anglais)
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3 à 5 mots-clés
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la confirmation des intervenants
Les propositions acceptées devront soumettre le texte complet de leur contribution avant le 1er Juillet 2026.
Calendrier
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Date limite de soumission : 6 février 2026
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Notification d’acceptation : 2 mars 2026
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Conférence : 9 –10 juillet 2026
Appels thématiques
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Données du web et réseaux sociaux
Le thème "Données du web et réseaux sociaux" accueillera des propositions qui mobilisent des données numériques pour traiter de questions de SHS. Les articles préciseront la thématique, le cadre théorique et la question de recherche.
Ils devront s'appuyer sur des terrains et des sources numériques : données issues des archives du web, corpus constitués par le ou la chercheure à condition d'expliciter les critères de constitution et de conservation, données issues de plateformes à condition d'expliciter les formes du partenariat.
Les méthodes mobilisées pour traiter les corpus peuvent relever :
- de la fouille de texte
- de l'analyse de réseaux
- de la fouille d'image
- des méthodes d'apprentissage automatique (à condition d'avoir prévu un dispositif d'évaluation)
- des méthodes ethnographiques.
Seront privilégiées les propositions qui articuleront plusieurs catégories de méthodes ainsi que les propositions justifiant l'intérêt du recours aux données du web et/ou des réseaux sociaux au regard de l'état de l'art concernant la thématique étudiée.
Ne seront retenues que les propositions qui présentent des résultats solides et novateurs.
Entretiens et observations
Depuis le supposé tournant ethnographique des sciences sociales jusqu’aux bouleversements plus récents apportés par la science ouverte et la régulation éthique des enquêtes, en passant par le développement de logiciels équipant l’analyse des données, la recherche dite “qualitative” est confrontée à des défis méthodologiques qui touchent plusieurs communautés disciplinaires, dont les recherches s’appuient principalement sur les observations et les entretiens.
La pratique de l’observation et de l’entretien a été abondamment questionnée sous l’angle de la relation enquêteur / enquêté. Les différentes sessions de cet axe thématique viseront à élargir cette réflexion en interrogeant les pratiques d’enquête “de terrain” à partir d’autres enjeux, moins traités ou émergents. Des échanges sont invités autour de quatre problématiques :
1 - L’analyse des matériaux textuels
Les divers usages que les chercheurs font des outils textuels pour leurs analyses (i.e. des CAQDAS ou des logiciels d’analyse de texte – ADT), leur développement inégal selon les disciplines, ou le degré de connaissance ou d’adhésion aux modèles théoriques embarqués dans ces outils, qui s’ancrent dans des traditions disciplinaires très différentes mériteraient d’être interrogés. De même, les écarts entre la centralité du langage dans certains pans de sociologie et le faible intérêt accordé spécifiquement au langage dans beaucoup de formes d’analyse, ou encore les limites intrinsèques à l’usage du prisme langagier en ethnologie / anthropologie, focalisées sur l'indicible, pourraient aussi être questionnés.
2 - La formation à l’éthique de l’enquête
Le développement des dispositifs de régulation éthique de l’enquête de terrain devenus obligatoires suscite des interrogations concernant les modalités de formation à l’éthique. Comment transmettre l’éthique, à partir de quelles mises en situation ou mise en pratique, collective ou individuelle, à partir de quelles données d’enquêtes, réelles ou de simulations ? De la même manière que se développent des kits pédagogiques basés sur des données déjà existantes, afin d’étayer les enseignements de méthodes quantitatives, peut-on équiper la formation à l’éthique de l’enquête en dehors de l’expérience du terrain ? Peut-on dépasser les expériences de formations souvent généralistes, à dominante juridique, qui promeuvent des normes de bonnes pratiques ?
3 - L’archivage et la réutilisation des matériaux d’enquêtes
L’archivage des matériaux d’enquêtes questionne leur valeur patrimoniale, mais aussi les déformations de l’image des sciences sociales empiriques que leur patrimonialisation peut causer. Qu’en est-il de l’avancement relatif des disciplines des sciences sociales à cet égard ? L'archivage et la réutilisation des données qualitatives suivent-ils un chemin spécifique pour chacune ou y a-t-il des patterns similaires ? Existe-t-il des dialogues entre disciplines, avec certaines émergeant comme modèles ? Quelle est la part relative de questionnements sur la reproductibilité, sur l’analyse secondaire, sur les licences et les droits de propriété intellectuelle, surtout collectives, sur les données au sein de chaque discipline ?
4 - La place des données et des méthodes dans la phase de rédaction scientifique
Le développement des “data papers”, dans des rubriques dédiées au sein de revues académiques traditionnelles ou dans des revues spécialisées (les data journals), mériterait d’être interrogé. Quelles sont les possibilités d’intégration des données qualitatives reposant sur l’entretien et l’observation à ce nouveau genre éditorial ? Peut-on y partager à la fois la description des données et la méthodologie des enquêtes ? Que font ces “objets” aux modalités traditionnelles d’évaluation scientifique des articles, requièrent-ils une évaluation spécifique ? Quelle est la rentabilité académique de l’investissement dans l’écriture de tels articles, et sont-ils de nature à bousculer la division du travail entre chercheurs et ingénieurs en matière de rédaction scientifique ?
Les propositions de communication pourront relever principalement de retours d’expérience pratique, ou de mise en perspectives plus générales, mais devront s’appuyer sur des données empiriques.
Méthodes mixtes
Les méthodes mixtes occupent une place croissante dans les sciences humaines et sociales. Si elles prennent parfois la forme d’une simple juxtaposition de données quantitatives et qualitatives, leur développement ouvre des possibilités de complémentarité, de dialogue et de combinaison plus poussées – et invite donc à interroger de manière explicite la manière dont différentes formes de connaissances peuvent être articulées.
Cet axe thématique cherche à rassembler des contributions qui exploitent ou questionnent cette pluralité de manières d’enquêter, que ce soit pour enrichir une analyse, résoudre un problème empirique, ou répondre à une même question de recherche en croisant plusieurs approches méthodologiques. L’appel est plus spécifiquement ouvert à deux grands types de contributions.
D’une part, nous accueillons des contributions mobilisant concrètement des méthodes mixtes. Elles pourront par exemple articuler classifications issues du travail qualitatif pour alimenter des modèles quantitatifs, des analyses statistiques de matériaux textuels recueillis suivant une méthodologie qualitative, ou encore des investigations qualitatives de matériaux chiffrés, modèles ou indicateurs produits par les acteurs (suivant par exemple le modèle de la sociologie de la quantification). Elles pourront également s’inscrire dans une logique d’intégration, notamment lorsque l’articulation des méthodes vise à résoudre une question causale ou inférentielle : par exemple, utiliser des résultats quantitatifs de type large N pour identifier des relations ou corrélations, puis des enquêtes qualitatives small N pour explorer les mécanismes sous-jacents ; ou, inversement, s’appuyer sur un premier travail qualitatif pour éclairer la modélisation ou la construction d’hypothèses testées quantitativement.
D’autre part, nous accueillons également des réflexions portant sur l’opportunité, les conditions et les limites de la mise en œuvre de méthodes mixtes. Ces propositions peuvent prendre la forme de retours d’expérience, de réflexions critiques, ou d’analyses consacrées aux obstacles rencontrés lors de l’articulation de différentes approches – tensions entre échelles d’analyse, contradictions apparentes entre résultats qualitatifs et quantitatifs, difficultés d’intégration, enjeux épistémologiques, socialisation différenciée aux méthodes, ou encore contraintes institutionnelles. Les communications portant sur des échecs, des tentatives de combinaison non concluantes, ou des analyses de ce qui ne « fonctionne pas » dans les dispositifs mixtes sont particulièrement bienvenues. Des présentations sur les méthodes qui se prêtent le mieux à la combinaison (analyse textuelle, process tracing, modèles bayésiens, ethnographie outillée, QCA, régressions, analyses factorielles, etc.) sont également encouragées.
Les contributions sont ouvertes à toutes les disciplines des SHS, ainsi qu’aux travaux interdisciplinaires (sciences du numérique, santé, environnement, économie politique, éducation, droit, etc.
Numériser, représenter, simuler
L’axe thématique “Numériser, Représenter, Simuler : Approches Intégrées pour les SHS” vise à explorer l’ensemble des méthodes qui permettent, dans les sciences humaines et sociales, de documenter, modéliser et expérimenter la dynamique des phénomènes sociaux, culturels, matériels et territoriaux. Elle s’attache au cycle complet qui va de la numérisation — c’est-à-dire la production des données, leur structuration (spatiales, textuelles, visuelles, comportementales…) et enfin leur plongement dans des modèles (géométriques, sémantiques ou conceptuels, computationnels, grands modèles de langages ou LLM...) pour représenter et extraire les informations sous-jacentes, jusqu’à leur mobilisation dans des simulations ou expérimentations. Dans les sciences dites “dures”, les simulations servent à modéliser le monde réel et à prédire des comportements ; dans les SHS, elles deviennent également des outils d’exploration, d’explication et de mise à l’épreuve des hypothèses, en articulation étroite avec les données et les pratiques de terrain.
Ce thème accueillera des contributions issues de domaines variés tels que le patrimoine (reconstruction/restitution 3D, analyse des pratiques expertes, documentation des transformations matérielles, apparence…), l’archéologie (modèles spatiaux, chrono-stratigraphie) et archéologie expérimentale numériques (simulation des processus et des techniques…), la géographie (simulation territoriale, évolution urbaine…), l’histoire (reconstitution de processus…), l’anthropologie (modélisation des interactions et des gestes…), l’économie et la sociologie (modèles multi-agents, simulations de comportements collectifs…), les langues (avec notamment l’impact des LLM) ou encore les humanités numériques computationnelles (modèles mixtes, simulations inférées à partir de corpus…).
L’objectif de cet axe est ainsi de mettre en dialogue des approches hétérogènes mais convergentes, qui utilisent la modélisation numérique comme levier d’analyse, de compréhension et de réflexivité méthodologique, tout en questionnant leurs fondements épistémologiques, leurs limites et leurs implications collaboratives. Un point d'attention particulier sera fait sur l'interprétabilité des résultats. En effet, si les outils numériques facilitent aujourd’hui la création de données, de modèle, de classification, ... à grande échelle, l'interprétabilité dépend étroitement des méthodologies et notamment sur celles qui ont présidé à la production des données, de leurs conditions d’acquisition et des choix de modélisation qui les sous-tendent.
Patrimoine et création artistique
TBA
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Son, image et données géo-référencées
Aux étapes de collecte, traitement, partage et valorisation des données de la recherche en sciences humaines et sociales, le son, l’image et l’audiovisuel mobilisent des communautés et des savoir-faire spécialisés (cartographes, géomaticiens, spécialistes du traitement du signal, historiens de l’art, archéologues, archivistes, anthropologues, architectes-urbanistes…). Malgré les différences disciplinaires et la place différente occupée par ces médias au sein des disciplines, des questions méthodologiques communes (curation, requêtage, numérisation, enrichissement, standardisation, partage de protocoles, restauration, géoréférencement, datation, utilisation de l’IA pour détecter des motifs et des similarités) traversent ces communautés. Ces pratiques soulèvent des tensions et des questionnements méthodologiques, entre approches « classiques » (analyse formelle, travail in situ, enquêtes de terrain) et méthodes instrumentées ou computationnelles ; entre l’attention aux objets matériels (manuscrits, cartes, films, enregistrements) et le traitement de leurs dérivés numériques (fichiers son, images, métadonnées). Le tournant de la multimodalité des données invite à faire dialoguer ces spécialités et appréhender des sources hétérogènes combinant pêle-mêle du texte, des croquis, des graphiques, des photographies, du son, de la vidéo et des cartes. Il s’agit autant de croiser ces sources (par exemple confronter des entretiens filmés à des archives écrites ou iconographiques) que de concevoir des méthodes et des outils permettant d’articuler plusieurs modalités sur un même objet d’étude (texte/son, image/son, carte/photographie, etc.). Des outils ouverts sont développés pour la collecte et le traitement de données hétérogènes tandis que les applications de visualisation et d’exploration de données s’enrichissent grâce aux possibilités offertes par le web et l’interactivité. De nouvelles pistes de recherche émergent pour aligner automatiquement des contenus sonores sur des images (par exemple, un morceau de musique sur une partition) ou pour traiter de concert les données géoréférencées issues de capteurs sonores et de caméras (par exemple, à des fins de gestion urbaine). Enfin, les enjeux de protection des données individuelles et de propriété des données (droits d’auteur sur des contenus audio ou artistiques ; respects des peuples autochtones) interpellent la démarche scientifique et entrent en conflit avec l’objectif d’ouverture et de reproductibilité de certaines analyses. Afin de contribuer à ce dialogue, nous accueillons des propositions :
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Sur les méthodes de collecte et captation de données hétérogènes sur le terrain ;
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Sur les protocoles d’annotation, de description et de mise en données de corpus sonores, visuels, audiovisuels ou multimodaux (choix de catégories, vocabulaire contrôlé, incertitude) ;
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Sur les enjeux de visualisation et d’exploration de données hétérogènes et géoréférencées ;
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Sur le géoréférencement et la détection de toponymes dans des corpus textuels, iconographiques ou sonores ;
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Sur la détection de motifs, de régularités et de similarités au sein ou entre corpus textuels, iconographiques ou sonores ;
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Sur les enjeux de valorisation, partage, exposition et diffusion de productions sonores, visuelles, ou audiovisuelles ;
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Sur les enjeux méthodologiques et épistémologiques de l’articulation entre méthodes classiques » et méthodes numériques pour l’analyse du son, de l’image et de l’audiovisuel (retours d’expérience, études de cas, réflexivité sur les outils).
Sondages et expérimentations
L’axe thématique « Sondages et expérimentations » accueille des communications proposant de faire le point sur l’état des connaissances, des pratiques, des recherches et des innovations dans les divers domaines de la méthodologie des enquêtes, des sondages et des expérimentations. Il se propose ainsi d’ouvrir un espace de dialogue entre des approches relevant de disciplines très différentes, que celles-ci s’appuient sur la mise en œuvre de sondages ou d’expérimentations. Les grandes dimensions de cet axe, développées ci-dessous, portent autant sur la collecte, le traitement et l’analyse de données que ce soit via des enquêtes par questionnaire, par des expérimentations ou une hybridation de ces deux méthodes. Les questionnements relevant de la reproductibilité des techniques de collecte et/ou des techniques d'analyse des données s'intègrent également dans cet axe. Les propositions attendues peuvent donc s’inscrire dans un ou plusieurs de ces différents domaines :
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Sondages et théorie des sondages : si dans le langage commun, les sondages désignent habituellement les techniques de collecte des opinions mises en oeuvre par les instituts de sondage privés, en statistique le terme désigne la technique consistant à tirer un échantillon de taille restreinte dans la population plus vaste qu’il s’agit de connaître, et la « théorie des sondages » désigne le domaine des mathématiques et des statistiques qui a pour objet les conditions et les modalités statistiques encadrant cette pratique. Seront bienvenues les propositions qui interrogeront de façon réflexive les avancées méthodologiques par exemple en matière de techniques d’échantillonnage, de redressement des données, d’enquêtes sur des populations difficiles à atteindre ou vulnérables, que ce soit dans le cadre d’expérimentations ou d’enquêtes par questionnaire… Par extension, sont également visées les méthodes mobilisées par les enquêtes quantitatives reposant sur une interrogation exhaustive de la totalité des individus composant la population de référence, celle-ci pouvant être de taille plus ou moins restreinte, et ne comprendre parfois que quelques dizaines de d’individus. De ce point de vue, les analyses portant sur les échantillons particuliers et la statistique des « petits nombres » seront aussi considérées avec intérêt.
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Enquêtes par questionnaire : De façon plus générale, la première grande dimension de l’axe se propose d’accueillir des communications portant sur des innovations dans le cadre des enquêtes quantitatives par questionnaire auprès d’échantillons de population : construction et administration des questionnaires, gestion de panels, collecte de données particulières (réseaux interpersonnels, données prosopographiques…), qualité des données, traitement des données et des non-réponses, données personnelles et des données sensibles, anonymisation et pseudonymisation, éthique de l’enquête…
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Expérimentations : La seconde dimension de l’axe a pour objectif de porter l’attention sur les méthodes relevant de l’expérimentation. Les méthodes expérimentales trouvent leur origine dans les sciences de la nature au XIXe siècle, mais elles ont ensuite essaimé dans les sciences humaines et sociales et sont mobilisées depuis longtemps en psychologie, en économie, en sciences de l’éducation, en sociologie, etc. Nous attendons des propositions de communications portant sur des innovations ou des points d’alerte concernant les approches expérimentales en SHS dans un sens très large, que ce soit au niveau du contexte, en laboratoire ou en ligne, ou sur le design expérimental (par exemple jeux de rôles, avec ou sans mesures électrophysiologiques).
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Hybridations : L’axe accueillera également avec intérêt les communications explorant des techniques de collecte et d’analyse des données qui se situent qui articulent ou hybrident ces différentes méthodes, par exemple en associant questionnaires et expérimentation, en mobilisant des approches quasi-expérimentales d’analyse des données, en recourant à l’observation quantifiée, à la modélisation ou à la simulation, ou encore en interrogeant les apports possibles de l’intelligence artificielle dans ces différents domaines.
Statistiques et inférence causale
L’axe thématique « Statistiques et inférence causale » a pour objectif d’ouvrir un dialogue interdisciplinaire sur l’utilisation des statistiques en sciences sociales. Une attention particulière sera accordée à la notion de causalité. Pour cela, la thématique accueille des propositions de communication de tous travaux permettant une discussion sur les méthodes statistiques en sciences sociales. Ces travaux peuvent être de nature épistémologique, théorique ou appliquée. Les travaux autour des notions suivantes recevront une attention particulière :
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Épistémologie du rôle des statistiques dans l'administration de la preuve (notamment causale) en sciences sociales ;
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Approche non-statistique de la causalité ;
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Méthodologie de l’inférence causale ;
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Inférence causale appliquée – Travaux empiriques mobilisant des techniques statistiques d'identification causale.
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Analyse statistique en sciences sociales – Travaux empiriques mobilisant des analyses statistiques.
Les sessions « Statistiques et inférence causale » ont pour but d’encourager le dialogue interdisciplinaire. Sont donc les bienvenues les communications émergeant de l’ensemble des disciplines des sciences humaines et sociales. Les contributions en philosophie ou en sociologie des sciences sont également les bienvenues.
Texte et langue
L’axe thématique « Texte et langue » s’intéresse à la manière dont la constitution, la mise à disposition, l’exploration et l’analyse des données textuelles et des données sur la transmission des textes transforment les questionnements de la recherche, et au rôle que joue le numérique dans ces processus. Il invite ainsi à réfléchir conjointement aux données, aux outils et aux cadres d’interprétation qui structurent les recherches actuelles sur les textes et leur histoire.
Nous attendons des communications inédites sur les corpus numériques, qu’il s’agisse des principes de leur constitution, de leur numérisation, de leur structuration et de leur encodage, ou encore de leur documentation, de leur curation et de leur pérennisation selon les principes FAIR.
Nous encourageons également les propositions présentant des méthodologies computationnelles originales permettant d’explorer ces corpus, incluant fouille de textes, textométrie, stylométrie, annotation de données, traitements automatiques du langage et dispositifs de visualisation pour l’interprétation.
La question de la réutilisation des textes et de leur interopérabilité sera également abordée.
Enfin, nous aimerions explorer, grâce à des communications bien informées, critiques et problématisées, la question de l’exploitation de l’IA sur des corpus de sources textuelles et des données langagières, y compris pour des corpus de petite taille et des langues peu dotées.